Légumineuses comme plantes de services dans des systèmes de grandes cultures

Amélioration des performances écologiques et économiques par association de plantes de services légumineuses dans des systèmes de grandes cultures

L’objectif de ce projet était de quantifier les services écosystémiques rendus par les associations «cultures de rente–Plantes de services» pour le colza d’hiver et le blé tendre d’hiver, et leurs effets sur les cultures suivantes dans des systèmes de grandes cultures stricts (plus ou moins diversifiés) et de polycultures élevages, en agriculture conventionnelle et biologique, puis de tester différentes conduites culturales et des outils pour accompagner cette innovation.

Ce  travail  a  démarré  par  une  méta-analyse  de  résultats  expérimentaux  extraits  de  34  articles scientifiques couvrant 17 pays, et a montré que les plantes compagnes associées à différentes cultures annuelles  conduisent  à  une réduction de 56% de la biomasse d’adventices par rapport à une culture seule non-désherbée, et 42% par rapport à une culture seule désherbée. Puis des expérimentations en parcelles agricoles et en conditions semis contrôlées ont été mises en place. Concernant le colza, des plantes de services gélives, le plus souvent choisies dans la famille des légumineuses, ont été semées en  même  temps  que  le  colza  pour  concurrencer  les  adventices  et  perturber  les  insectes  pendant l’automne. La plante de services ne survivant pas à l’hiver, le colza termine son cycle sans concurrence et bénéficie d’azote restitué par les résidus de plantes. Les résultats de 79 essais menés en France entre 2009 et 2016 ont permis de valider cette technique et d’évaluer  les  intérêts multi-critères de plusieurs conduites. Les plantes légumineuses gélives associées au colza permettent à la fois de réduire la fertilisation de 30 kg N/ha sans perdre de rendement. En agriculture biologique, en comparaison  à  un  semis  après  la récolte  du  blé,  le  semis  sous  couvert  au  printemps  permet  aux légumineuses  de  se  développer  plus  rapidement  une  fois  le  blé  récolté.  Les  effets  sur  le  blé  sont négligeables, alors que le contrôle des adventices est directement lié à la biomasse produite avant la fin de l’été et ne sera effectif qu’après la récolte du blé, pendant l’interculture. Un outil, permettant d’aider au choix de l’espèce à associer en fonction d’objectifs agronomiques, a été conçu selon une démarche participative afin d’intégrer et partager les connaissances existantes sur les associations   colza –plantes  de  services.  Le  modèle  développé s’appuie  sur  une  démarche fonctionnelle reliant les traits des espèces candidates, aux processus et aux services potentiels.

Référence:

Valantin-Morison M., Verret V., Médiène S., Lorin M., Pelzer E., Celette F., Naudin C., 2019.
ALLIANCE: Amélioration des performances écologiques et économiques par association de plantes de services légumineuses dans des systèmes de grandes cultures.
Innovations Agronomiques 71, 349-365