Thèse Maude Quinio

Repenser la capitalisation et le partage des connaissances pour le changement de pratiques vers l’agroécologie

Maude Quinio - Thèse de doctorat en Agronomie (UMR Agronomie - INRAE)

Directrice de thèse : Marie-Hélène Jeuffroy (INRAE – UMR Agronomie).

Co-encadrement : Françoise Détienne (CNRS, TélécomParis), Laurence Guichard (Ex- INRAE)

La thèse a été soutenue le 1er Juillet 2021

Résumé:

Favoriser la transition agroécologique suppose de modifier en profondeur les systèmes agricoles actuels en s’appuyant sur des processus de conception innovante. Ces processus appellent à s’intéresser à la fois aux connaissances mobilisées pour le changement de pratiques et aux dynamiques collectives favorisant la production et l’utilisation de ces connaissances. Face à un déficit de connaissances scientifiques pour l’agroécologie, et à la nécessité de construire des pratiques adaptées localement, ces processus mobilisent les connaissances des agriculteurs, issues de pratiques innovantes mises en œuvre, interrogeant ainsi les modes classiques de production, formalisation et circulation des connaissances. Dans ce contexte, la thèse propose de revisiter la capitalisation et le partage des connaissances pour stimuler le changement de pratiques vers l’agroécologie, intégrant des apports de l’agronomie systémique et de l’ergonomie. Notre étude se base sur le cas d’étude de l’outil en ligne GECO, mais nos conclusions ouvrent de plus larges perspectives.

La démarche mise en œuvre, centrée utilisateur, a consisté en i) la réalisation d’un diagnostic des situations de co-conception de systèmes agroécologiques, dans le but d’analyser les connaissances mobilisées pour concevoir des objets nouveaux, ii) la proposition de formats de structuration des connaissances dans des types spécifiques de ressources cognitives, visant notamment à soutenir l’exploration et la préparation de la mise en œuvre de systèmes agroécologiques, et iii) l’amélioration de ces ressources par des tests auprès des utilisateurs, qu’ils soient concepteurs de nouvelles pratiques, et donc utilisateurs potentiels de ces ressources, ou contributeurs, et donc producteurs potentiels de telles ressources (ex. agriculteurs, conseillers agricoles, expérimentateurs, enseignants, chercheurs). Nous proposons enfin, un dispositif de capitalisation collective des connaissances mobilisant une plateforme en ligne, visant à favoriser l’hybridation entre des connaissances scientifiques et empiriques, détenues par des acteurs agricoles dispersés sur le territoire et dans des organismes de R&D. Nous proposons également des pistes pour développer une communauté épistémique en ligne qui vise à produire, de manière collaborative et évolutive, des ressources cognitives, en mettant en place une animation qui favorise l’articulation entre la production et l’usage de ces ressources.

Ce travail contribue à la proposition d’un cadre socio-cognitif pour accompagner la capitalisation des connaissances sur les systèmes agroécologiques, afin de soutenir les processus de conception.